Les médecins répondent aux questions
Au Canada, 2,5 millions de personnes souffrent du diabète (de type 1 ou de type 2) et cinq millions de personnes de 20 ans et plus sont prédiabétiques. La rétinopathie diabétique est une complication oculaire de cette maladie. Elle toucherait 99 % des personnes atteintes du diabète de type 1 et 60 % de celles qui souffrent du diabète de type 2 depuis 20 ans. C’est la principale cause de cécité chez les adultes en âge de travailler dans les pays industrialisés. (Chapitre 1)
La maladie est indolore et les seuls symptômes perceptibles, dont le principal est la baisse de la vision, peuvent apparaître tardivement dans l’évolution de la maladie, lorsque des complications surviennent. (Chapitre 2)
La rétinopathie diabétique est, comme son nom l’indique, causée par le diabète. Elle survient lorsque, sous l’effet de l’hyperglycémie (taux élevé de glucose dans le sang), les parois des vaisseaux sanguins de la rétine (capillaires rétiniens) se fragilisent graduellement, se dilatent et laissent fuir du liquide (plasma) et du sang. (Chapitre 3)
L’évolution de la maladie est variable. Elle peut toutefois être plus rapide en cas de mauvaise maîtrise de la glycémie, d’hypertension, de grossesse, de puberté ou de chirurgie de la cataracte. (Chapitres 2 et 3)
Il existe deux formes de rétinopathie diabétique : la forme non proliférante et la forme proliférante. Dans la forme non proliférante, les vaisseaux sanguins, fragilisés par l’excès de glucose dans le sang, laissent échapper du liquide (plasma) et du sang, ce qui peut causer une enflure de la rétine. Dans la forme proliférante – qui est une aggravation de la forme non proliférante – s’ajoute la formation de petits vaisseaux anormaux qui envahissent la rétine; ces vaisseaux peuvent se rompre et provoquer des hémorragies. (Chapitre 2)
L’œdème maculaire est une complication de la RD (de même que d’autres maladies, notamment les occlusions veineuses) qui peut survenir aussi bien dans la forme non proliférante que dans la forme proliférante de la rétinopathie diabétique. Il s’agit d’une enflure de la macula (région centrale de la rétine) causée par la fuite de liquide et de sang à travers les parois des vaisseaux sanguins dilatés. L’œdème maculaire est la cause la plus fréquente de la baisse de la vision. (Chapitre 1)
Comme il s’agit d’une maladie qui demeure asymptomatique jusqu’à un stade très avancé, on ne recommandera jamais assez de se soumettre régulièrement à un examen de la vue en présence de diabète. Les optométristes et les ophtalmologistes peuvent diagnostiquer une RD en faisant un examen du fond de l’oeil. Cet examen permet également de préciser la forme et la gravité de la RD. (Chapitres 4 et 5)
Oui, mais dans de très rares cas. Cette maladie peut rendre aveugle à un stade très avancé si les mesures nécessaires (dépistage, prévention et traitement) n’ont pas été prises à temps. (Chapitre 5)
Oui. La baisse de la vision peut, le plus souvent, être prévenue grâce à la surveillance régulière des yeux d’une personne diabétique tout au long de sa vie. Par ailleurs, meilleure sera la maîtrise du diabète, meilleures seront les chances d’éviter des complications menant à une baisse de la vision. (Chapitres 2 et 5)
Il est important de consulter d’urgence un spécialiste de la vue lorsqu’on constate un changement rapide de sa vision. (Chapitre 4)
Jusqu’à présent, aucun médicament n’a été associé à la survenue de la RD. Par contre, certains médicaments favorisent la dilatation des vaisseaux et peuvent accroître la progression d’une RD. Les médecins savent quels médicaments sont à éviter et ils recommandent, lorsque cela s’avère nécessaire, d’autres traitements plus appropriés. (Chapitre 3)
La rétinopathie diabétique est une maladie que l’on peut prévenir, notamment par la prise en charge du diabète. (Chapitre 5)
Il n’existe pas de traitement pour la forme non proliférante sans oedème maculaire, mais on peut retarder sa progression par un suivi adéquat du diabète et d’autres maladies aggravantes comme l’hypertension, ainsi que par un contrôle régulier des yeux. La forme proliférante peut être freinée. Les traitements existants permettent souvent d’observer une amélioration de la vision. (Chapitre 5)
Oui. L’efficacité des traitements actuels pour ralentir la progression des symptômes de la RD a été prouvée. Mieux encore, certains traitements permettent d’améliorer la vision du patient. (Chapitre 5)
La vitrectomie, une intervention chirurgicale qui consiste à retirer l’humeur vitrée de l’œil, peut être réalisée en cas d’hémorragie massive ou chronique du vitré, de décollement de la rétine et de certains cas d’œdème maculaire. (Chapitre 5)
Les signes et les symptômes de la RD peuvent apparaître dans un seul œil, mais le plus souvent, les deux yeux sont affectés, parfois de façon asymétrique. (Chapitre 2)
Une surveillance par un ophtalmologiste ou un optométriste est indispensable quand on est atteint de RD. La fréquence des consultations et des traitements sera déterminée par le professionnel de la vue. (Chapitres 4 et 5)
Non, la RD n’est pas douloureuse. Les examens de la vue qu’elle exige et les traitements proposés ne sont pas douloureux non plus. (Chapitre 2)
La plupart des personnes atteintes de RD gardent leur permis de conduire. Pour avoir le droit de conduire au Canada, il faut avoir une acuité visuelle d’au moins 6/15 (ou 20/50). (Chapitre 6)
Oui. Dans la très grande majorité des cas, les personnes atteintes de RD peuvent se déplacer seules. Certains outils ont été mis au point afin de faciliter les déplacements des personnes ayant une déficience visuelle liée à une RD de stade avancé. (Chapitre 6)
De nombreuses aides visuelles (loupes, télévisionneuses, etc.) permettent de faciliter les activités quotidiennes des personnes atteintes de RD de stade avancé. (Chapitre 6)
Oui. Les traitements de la RD (photocoagulation au laser, médicaments antiangiogéniques, vitrectomie) permettent souvent d’améliorer la vision. Toutefois, la maladie peut aussi entraîner une baisse de vision permanente. (Chapitre 5)
On recommande aux personnes atteintes de RD de suivre certaines règles diététiques et d’avoir une alimentation très équilibrée afin d’éviter les sucres et les graisses qui font augmenter le taux de glucose dans le sang. (Chapitres 3 et 5)
Il est toujours bénéfique de cesser de fumer. Les fumeurs sont plus à risque d’être atteints de maladies cardiovasculaires, notamment d’hypertension, qui est un facteur de risque de RD. (Chapitres 3 et 5)
De nouveaux traitements disponibles depuis quelques années ont considérablement amélioré la vie des personnes atteintes de RD en ralentissant l’évolution de la maladie et en réduisant les symptômes. Des recherches se poursuivent et laissent espérer que les futurs traitements seront encore plus efficaces pour limiter les complications et qu’il sera même possible un jour d’empêcher l’apparition de la maladie ou, du moins, d’en retarder l’apparition. (Chapitre 7)